Nouvelle-Orléans, après Katrina

Ces images datent de 2009 et 2010.

Katrina a frappé en 2005 la Nouvelle-Orléans. La première fois que je suis venu et que j’ai photographié cette ville, je n’ai pas très bien compris pourquoi j’étais à ce point fasciné par les traces encore béantes du cyclone. Pourquoi je passais des jours dans ces quartiers où les cicatrices de son passage étaient encore si visibles. Je prenais soin de les photographier de façon méticuleuse et passionnée. Un acte un peu morbide, avec du recul…

Et puis le soir, il y avait la vie qui était là. Les gens dansaient, jouaient, chantaient… Le cyclone avait détruit la ville mais il avait fait naitre la vie de bohème derrière lui.

Des jeunes s’étaient volontairement installés dans cette ville pour partager leurs énergies à elle et l’aider à se reconstruire.

J’ai vécu un cyclone intérieur la même année que Katrina mais, à la différence de celui qui avait rasé une ville, le mien était inodore, invisible.

En somme, ces cicatrices urbaines étaient pour moi une façon de me confronter à la vision de mes blessures intérieures.

Et puis, à côté de ces paysages meurtris, il y avait cette vie bouillonnante et poétique qui savait si bien rattacher à la vie.